Le 19 juillet 1936, une fois le coup d’État étouffé à Barcelone, les religieuses de l'ordre des Clarisses abandonnèrent le couvent Santa Maria de Jerusalem. Dans le même temps, les miliciens de la Federació Anarquista Ibèrica (FAI, Fédération anarchiste ibérique) occupèrent le bâtiment avec le consentement du Comitè Central de Milícies Antifeixistes (CCMA, Comité central des milices antifascistes) et en firent un centre de détention. C’est là qu’ils emmenaient les individus arrêtés par les patrouilles de contrôle, qui étaient chargées d’assurer l’ordre révolutionnaire. Ce centre, où ils agissaient en marge de la légalité, fit souvent office d’antichambre des exécutions menées à bien au cimetière de Montcada.

Le couvent présentait des salles en sous-sol qui réunissaient les conditions idéales pour en faire un centre de détention. L’endroit était isolé et disposait de beaucoup d’espace, d’un potager et d’une basse-cour. Il possédait deux tours et était entouré de murs hauts. À partir des faits de mai 1937, la gestion de ce centre de détention passa aux mains du Servei d’Investigació Militar (SIM, Service de recherche militaire). Le travail réalisé par le SIM à l’arrière-garde à Barcelone mit un point final à la " cinquième colonne " (collaborateurs du franquisme) et augmenta à mesure que la République perdait la guerre et que le phénomène des déserteurs et des fugitifs qui abandonnaient les rangs républicains se faisait de plus en plus sentir.